Être envieux : l'ennemi du succès

Il y a quelque chose qui me taraude depuis des années : être envieux de ses amis, de ses proches, s'oppose fondamentalement à notre succès dans la vie.

Vous m'avez bien entendu. Pour être tiré vers le haut, il faut, au contraire, vouloir la réussite la plus totale de ceux qui vous entourent.

Notez que je ne vais pas vous faire la leçon ici. Je suis loin d'avoir eu un comportement modèle de ce côté-là. Mais j'aimerais tout de même vous expliquer pourquoi cette attitude est complètement opposée à la réussite de vos projets.

Être envieux

 


La moyenne de vos 5 meilleurs amis

Les Américains expliquent que dans la vie, nous sommes la moyenne des 5 personnes avec qui nous passons le plus de temps.

Ne cherchez pas une formule exacte ni mathématique ici. C'est juste un concept pour illustrer le fait que votre réseau vous tire vers le haut.

Si votre cercle proche contient des gens qui réussissent ce qu'ils entreprennent, ils ont probablement de nombreuses connaissances dans leur réseau. Ils sont influents. Ils ont de l'expérience et des compétences (enfin, c'est ce que la logique nous dit). Ils peuvent donc vous aider à réussir vos projets.

Et pas la peine de voir ici un modèle agressif. Ne vous imaginez pas en train de piétiner votre amie d'enfance afin d'aller serrer la pince du vice-président de la branche communication de la filière export de la division internationale du conglomérat ABC (c'est long mais ça en jette, non ?).

Nous parlons ici de synergie, d'entraide, d'échanges de bons procédés. Les amis sont là pour ça en principe, ils sont prêts à partager leur carnet d'adresses si vos intentions sont pures... et elles le sont, n'est-ce pas ? (attention, on n'hésite pas ici, on répond oui).

 


Être envieux n'a donc aucun sens

En effet, c'est ce que cette petite formule mathématique signifie. Si vos proches réussissent, vous réussirez vous aussi car ils vous tireront vers le haut, ils vous exposeront à différentes opportunités que vous n'auriez jamais eues sans eux.

Mais bien au-delà de cette vue purement utilitaire, être envieux nous ronge. C'est un sentiment néfaste qui nous pousse vers la dépression. C'est une vision du monde basée sur le manque, sur la pénurie. S'ils ont réussi, je ne pourrai pas réussir moi-même car le monde a une quantité finie de "capital réussite". Il n'y a plus assez de jetons pour moi.

Et bien au-delà de cette vue égoïste (basée sur mon bien-être), être envieux signifie que nous ne ressentons aucun lien de bonté et d'amour avec les êtres qui nous entourent. Sniff. Nous sommes bien loin de la vue Bouddhiste dans laquelle nous sommes tous intimement connectés et faisons partie d'un grand tout.

L'envie, au contraire, creuse le fossé de la séparation.

 


3 situations à garder en tête

J'ai pas mal réfléchi à cette histoire d'envie, et je pense que cette coquine se cache dans 3 situations que vous allez probablement reconnaître.

Afin de faire ce petit jeu de rôles, imaginons que vous passez un concours pour rentrer dans une université prestigieuse qui vous ouvrira toutes les portes de la réussite. Cette université est très sélective, le concours très compliqué et les places limitées.

Ces 6 derniers mois, vous et votre meilleur ami avez travaillé dur afin de préparer ce concours. Aujourd'hui, c'est le jour des résultats. Organisons le type de situations possibles dans la liste suivante.

 

➜ Situation 1 : Je suis reçu au concours, mais pas mon meilleur ami

Si je suis envieux, voici comment je réagis : Je suis très heureux d'être admis. Mais soyons clairs, inconsciemment, je suis aussi content que mon ami n'ait pas réussi. Je lui explique ô combien je suis déçu pour lui, qu'il méritait d'être pris, que ce n'est pas bien grave et qu'il retombera sur ses pattes. En public, j'affiche le masque de la tristesse et de la déception. Mais au fond de moi, je souris.

Si j'ai la sagesse, voici comment je réagis : Je suis sincèrement triste et déçu car nous avons tous deux travaillé dur, et il méritait lui aussi sa place. Mais cette université m'ouvrira des portes et j'en ferai profiter mon ami.

 

➜ Situation 2 : Mon meilleur ami est reçu au concours, mais pas moi

Si je suis envieux, voici comment je réagis : Je suis effondré et très en colère contre le système qui n'est définitivement pas juste. Je suis aussi en colère contre mon ami car il n'y a pas de raison qu'il ait été reçu. En public, j'affiche le masque de la joie et lui explique que je suis content pour lui et qu'il l'a bien mérité. Mais au fond de moi, je rage et plonge dans le désespoir.

Si j'ai la sagesse, voici comment je réagis : Je suis certes déçu de ne pas avoir réussi, c'est normal, mais je suis aussi sincèrement heureux pour mon ami car il mérite sa place. Je la méritais aussi, mais il y a toujours une partie aléatoire dans les concours. Cette université lui ouvrira des portes et il m'en fera peut-être profiter un jour. Je me souviens que mes amis me tirent vers le haut.

 

➜ Situation 3 : Nous ne sommes reçus ni l'un, ni l'autre

Si je suis envieux, voici comment je réagis : Je suis déçu, mais pas tant que ça en fait, car mon ami a lui aussi échoué. S'il avait réussi, ça m'aurait bouffé. Mais là, il a échoué lui aussi, l'univers n'est donc pas si injuste que ça. La déception passera vite, on se remettra, mon ami et moi. On forme une belle équipe (oui, je n'ai pas pu m'empêcher un peu de sarcasme 🙂 )

Si j'ai la sagesse, voici comment je réagis : Je suis déçu aussi bien pour lui que pour moi. Si j'avais réussi, cela aurait eu un impact positif sur notre futur, le mien et celui de mon ami. S'il avait réussi, pareil car nous sommes tous deux connectés.

 

Vous reconnaissez-vous dans certaines de ces situations ? Je n'ai pas honte de dire que je m'y reconnais personnellement. Et toujours aujourd'hui, j'ai parfois des réactions qui me déçoivent. Mais au moins, j'en suis conscient, et les faire sortir à haute voix me permet de les laisser se dissiper comme de la fumée.

J'espère être un jour un vieux sage. Mais il y a encore du boulot.

 


L'image de la cordée

Une image qui pourra peut-être vous aider : vous êtes encordé à vos amis dans un exercice d'escalade. Vos amis sont au-dessus de vous, ils sont en train de sécuriser les mousquetons, de préparer la voie.

Vous ne souhaitez qu'une chose, c'est qu'ils aillent le plus haut possible afin de pouvoir vous aider à faire l'ascension. Laissez-les passer devant, ils ont plus d'expérience. Vous n'avez pas besoin d'être envieux. Au contraire, soyez reconnaissant qu'ils soient là !

Si vous tombez, ils pourront freiner votre chute. Si vous doutez de vous, ils vous montreront la voie car ils y sont déjà passés. Si vous êtes épuisé, ils pourront soulager votre montée.

Bon, et puis si vous souffrez de vertige, il faudra vous trouver une autre analogie !