Parler de ses échecs pour inspirer

Physique parfait. Esprit du conquérant. Voici l'image qui est censée inspirer et motiver.

On la retrouve en balayant son fil d'actualité Instagram ou en feuilletant un magazine people en attendant son rendez-vous chez le dentiste.

Plutôt que de m'inspirer, personnellement, ceci me déprime. J'en ai marre d'avoir en face de moi des armées de robots avec les dents blanches alignées au micromètre et une histoire qui sort tout droit d'un film Hollywoodien.

Pour inspirer, au contraire, il faut savoir parler de ses échecs et expliquer pourquoi, au final, ils sont tous surmontables.

Le problème, c'est qu'il faut être prêt à s'exposer sous son côté défaillant et dysfonctionnel. Et ça, ce n'est pas facile dans une société de façade, de profils truqués et de Photoshop.

Et pourtant, c'est ça, montrer l'exemple.

Parler de ses échecs dans la vie

 


Découragé avant de démarrer

Ceux qui se lancent aujourd'hui dans de nouveaux projets n'ont pas la tâche facile.

Avant, on se lançait en étant apprenti. On passait plusieurs années avec une personne d'expérience et on voyait, au jour le jour, que le travail n'était pas toujours facile. On était avec cette personne, dans les tranchées. On vivait au rythme des 3 pas en avant et des 2 pas en arrière.

On arrivait à voir que régulièrement, celui qui s'est lancé bien des années auparavant doit toujours essuyer des échecs. Même avec l'expérience. Car l'échec est une partie intégrante de tout parcours sur cette planète.

Aujourd'hui, en revanche, il n'y a quasiment plus de système d'apprentissage. Pour trouver son inspiration, plutôt que de suivre une personne expérimentée pendant 6 mois, on regarde une vidéo sur YouTube pendant 6 minutes.

On se laisse mener par une brochette d'influenceurs qui ont loué la Porche pour 1 heure, le temps de faire quelques photos, avec la fausse Rolex achetée au Maroc.

On regarde donc tout ceci avec admiration. Et en parallèle, on se dit "ce n'est pas pour moi, je ne suis pas infaillible, je n'y arriverai jamais".

 


Parler de ses échecs

Pour inspirer, il faut au contraire partager sa vraie image. Vous avez réussi dans votre vie, que ce soit à petite ou grande échelle ? Si oui, vous avez obligatoirement marché sur quelques râteaux qui se trouvaient planqués sous les feuilles.

Parlez-en.

Lorsqu'on vous demande comment vous êtes arrivé à monter cette petite boutique de vêtements qui semble bien fonctionner, parlez du premier local que vous avez loué et qui était en fait une arnaque car vous n'aviez pas bien regardé le contrat. Parlez des fournisseurs mal choisis, des clients qui vous ont donné du fil à retordre et que vous n'avez pas su gérer.

Le but n'est pas de se montrer sous une lumière favorable. C'est de se montrer sous une lumière humaine et authentique. C'est de dire "tu passeras par là, et ne t'inquiètes pas, tu t'en remettras, car ça fait partie d'ouvrir une boutique".

Non vous n'allez pas aider la concurrence, arrêtons de penser pénurie. Pensons abondance.

Montrer le chemin, ce n'est pas montrer une autoroute 4 voies sans trafic ni limitation de vitesse. Ceci n'existe pas. C'est montrer le petit sentier rempli de trous et de bosses à faire à vélo.

La destination est la même, mais on ne se prépare pas de la même manière. Si je prends le chemin, je vais mettre dans mon sac à dos des chambres à air et des rustines. Et je sais que la route va être beaucoup plus longue.

 


Tu ne peux pas comprendre...

On m'a déjà fait cette remarque lorsque je parle de mes activités avec d'autres, des gens qui voudraient vivre de leurs activités en ligne. On m'a dit "ne te froisses pas, mais tu n'as pas trop de mérite avec ta chaîne YouTube et tes 300 000 abonnés. Tu es arrivé au bon moment. Moi c'est pas la peine, trop dur aujourd'hui."

C'est à ce moment-là que je dis à la personne de s'asseoir car j'ai une petite histoire à lui raconter. Je lui explique les années de travail pour que cela démarre, les déceptions, les burnouts, les personnes avec qui j'ai travaillé et avec qui je n'aurais pas dû.

J'explique que dans tous ces découragements, j'ai décidé de tenir le cap. Que dans le doute, je faisais une nouvelle vidéo alors que d'autres (j'en ai connu) sont allés tenter leur chance ailleurs car dans leur tête, soit ça décollait vite, soit ça ne pouvait pas décoller.

Eh oui, car on a tous vu passer ces méthodes pour réussir en 6 mois sans effort. Comme disait Coluche, je me marre. Venez jeter un coup d’œil sous le capot. Venez voir ce qu'il se passe au jour le jour. C'est une toute autre histoire.

 


Mon exemple dans le monde de la santé

Outre ce modeste blog sur lequel j'écris aujourd'hui, ma profession tourne autour des plantes médicinales et de la santé naturelle. C'est un sujet dont je parle beaucoup, le tout illustré de nombreuses vidéos.

Régulièrement, j'essaie de parler de mes propres problèmes de santé et des erreurs que j'ai faites dans le passé. Je le fais pour montrer que justement, la perfection n'existe pas, et ce n'est pas parce que j'ai toujours, aujourd'hui, des addictions alimentaires par exemple, que je ne peux pas ou ne dois pas parler d'alimentation.

Ce n'est pas parce que je crashe régulièrement en état de burnout que je ne dois pas vous parler de gestion du stress. Au contraire, j'en parle mieux car j'ai moi-même dû surmonter certaines problématiques.

Sur ce blog, je vous parle de mes périodes dépressives, de mes explosions de colère volcaniques.

Ceci inspire beaucoup plus que l'image de la personne qui médite 3 heures par jour, ne mange que des graines germées, et passe le reste de son temps à faire tourner une association caritative, entre deux marathons pour rester en forme.

Je caricature, mais vous m'avez compris :-).

 


Et vous, quels sont vos échecs ?

Quel que soit votre âge et votre situation professionnelle ou sociale, parlez de vos échecs aussi bien que de vos succès. Dites-nous qui vous êtes, dans votre globalité, dans votre parfaite imperfection.

Ne nous donnez pas une image apprêtée, maquillée, botoxée et photoshopée. Donnez-nous du vrai, et nous écouterons votre histoire avec attention, car le vrai se fait de plus en plus rare.

Diogène, en son temps, cherchait un homme. Quasiment 2500 ans plus tard, il aurait bien du mal à trouver homme ou femme qui corresponde à ses critères.

Donnez-nous aussi un peu de moche, de laid, de vieux. Car tout le monde en possède. Mais personne ne veut en parler. Eh oui, ça fait tache.

Mais nous avons une armée de personnes qui se cherchent et qui ont besoin de modèles authentiques. Soyez-en un !