Syndrome de l'imposteur = repousser les limites

Le syndrome de l'imposteur, je connais bien.

C'est ce sentiment que l'on a lorsqu'on dit ou fait des choses alors qu'en théorie, on n'est pas qualifié pour le faire. Du moins ce sont les pensées limitantes que l'on s'impose.

Pendant des années, j'ai essayé de balayer le fameux syndrome sous le tapis. J'ai essayé de convaincre en me disant "bien sûr que tu es qualifié pour faire ce que tu fais !" Mais d'une manière ou d'une autre, ce bougre revenait à l'assaut.

Aujourd'hui, j'ai changé ma manière de voir. Dans cet article, je vais vous expliquer qu'au contraire, si vous ne ressentez pas le syndrome de l'imposteur, c'est que vous ne poussez probablement pas les choses assez loin dans votre domaine.

Masque et syndrome de l'imposteur

(pourquoi cette image ? le masque... l'imposteur... non ? bon et puis je suis un fan de legos...)

 


Pedigrees, titres et autres nominations ronflantes

Si vous vivez en France et que vous connaissez bien notre culture et nos systèmes, vous avez peut-être constaté que l'on aime beaucoup les diplômes, les titres, les pedigrees.

On parle de "grandes écoles" (moi, mon école primaire, elle était petite, et je m'y sentais bien).

Certains diplômes donnent des droits. Ainsi se développe un système rigide de rétention de l'information.

Vous pouvez donc ressentir le syndrome de l'imposteur si vous débarquez dans un domaine qui requiert des diplômes et qui est régi par des ordres professionnels (dont vous ne faites pas partie, bien évidemment, sinon ça serait trop simple).

Prenons mon exemple. Depuis début 2010, j'écris et je fais des vidéos sur les plantes médicinales. Au final, je n'ai aucun titre reconnu. Je ne suis pas médecin ni pharmacien et je le rappelle régulièrement à mes lecteurs.

Je n'ai pas de doctorat en pharmacognosie non plus (n'allez pas rechercher le titre dans le dictionnaire, cela n'a pas d'importance pour notre discussion, c'est juste pour vous impressionner 🙂 ).

Mais j'ai une grande passion qui me tire vers l'avant. Et je n'ai pas envie de suivre le pack et de ressasser 100 fois les mêmes choses. Ce qui me met dans des positions inconfortables.

 


Autre cause : ne pas croire en soi

J'ai parlé de l'exemple où vous débarquez dans un domaine régit et contrôlé par des ordres professionnels.

Mais il y a une autre cause du syndrome de l'imposteur : vous doutez de vos propres capacités.

Vous voyez que vous êtes en train de construire quelque chose de viable. Votre activité décolle. Et ça fait peur !

Vous vous dites que cela ne va pas durer, que c'était juste un coup de bol, cela ne peut pas être vos compétences. La petite voix vous dit que vous êtes un imposteur !

Non, vous êtes juste un être humain avec ses peurs et ses doutes. Vous avez plongé dans l'inconnu, vous êtes un peu perdu, vous avez besoin de plus de temps pour trouver vos repères. Peut-être que les choses vont un peu trop vite pour vous.

Mais en attendant, vous apportez de nouvelles idées que "la masse" n'a pas encore produit.

 


Suivre le groupe

Suivre le groupe, c'est bien. On se sent en sécurité. On se cache derrière les quelques têtes qui dépassent.

C'est comme en sale de classe, rappelez-vous. On ne se met pas trop en avant pour ne pas se faire voir, mais pas trop en arrière non plus sinon l'enseignant va savoir qu'on est des tire-au-flanc (et va nous poser une question, ce saligaud).

Mais voilà, lorsqu'on suit le groupe, on apporte quoi à la société ? C'est quoi notre contribution ?

Les suiveurs, en fait, n'auront quasiment jamais cette sensation du syndrome de l'imposteur.

Mais sortir du groupe, essayer de faire passer des messages qui sont parfois très légèrement dérangeants pour le système, c'est plus compliqué.

Et là attention, ne vous méprenez pas, je suis, au fond, un gros gentil. Ce n'est pas moi qui vais déterrer des pavés et casser des vitrines. Non, pas de ça chez moi.

Mais j'essaie de planter de petites graines, de faire réfléchir, de donner des outils que d'autres non pas encore donnés. Du coup, cela me place sur le devant de la classe. Et là, mes amis, le syndrome de l'imposteur est assis juste à côté de vous, pour ne pas dire sur vos genoux.

 


Définition du syndrome de l'imposteur

Avant de définir le syndrome, définissions "imposteur" si vous le voulez bien.

Imposteur : Personne qui trompe les autres en se faisant passer pour ce qu'il n'est pas (source ici).

Revenons à mon cas. J'ai toujours dit clairement que je ne suis ni médecin ni pharmacien. Et pourtant je parle du pouvoir des plantes pour nous aider à garder ou retrouver la santé.

Mais voilà, jusqu'à très récemment, à part quelques exceptions (ex : Maurice Mességué), les plantes étaient enseignées par les médecins pour les médecins.

L'internet a changé tout ça. En me mettant dans une position où je pousse le message au-delà de ce qui a été répété et ressassé, je me retrouve très visible avec des peurs et des doutes.

 


Accepter le syndrome de l'imposteur

Je voudrais donc vous dire la chose suivante.

Si vous vous lancez à fond dans un projet, quel qu'il soit. Si vous défrichez. Si vous poussez la réflexion au-delà de ce qui a été fait jusque-là. Et si au passage vous chatouillez un peu le système en place, eh bien vous êtes probablement au bon endroit !

Car n'est-ce pas à cet endroit exact que l'on fait, peu à peu, bouger les choses en faisant changer les consciences ?

C'est dans cet endroit que vous trouverez de nombreux passionnés qui ne veulent plus baisser la tête pour ne pas se faire remarquer. Si vous ne vous faites pas remarquer, vous ne pourrez pas faire passer votre message.

Et si vous vous faites remarquer et que vous débarquez dans un domaine qui a été jusque-là façonné par des gens avec des titres, pedigrees et diplômes, préparez-vous à vivre le syndrome.

Prenez-le comme un baromètre que vous allez dans la bonne direction. Et n'oubliez pas que ceux qui refont, répètent et ressassent ne souffrent pas du syndrome. Laissez-les là où ils sont. Prenez votre porte-voix et faites votre raffut !

 

Note : merci à Seth Godin de m'avoir donné l'idée de cet article