Douleur et souffrance - quelle différence !

Je "profite" d'une période de retour de mes migraines pour vous parler de douleur et souffrance. Les deux concepts sont différents et doivent être compris séparément et en profondeur.

Petite parenthèse...

Je ne pourrai pas vous dire si j'ai connu la douleur plus ou moins intensément que vous. Non, parce que des fois, j'ai l'impression qu'il y a un podium de la douleur, et pas tout le monde n'a le droit de monter dessus. "Pfff tes migraines, ok, mais moi, avec ma sciatique..."

Lorsqu'on a mal, on a mal, point. Une douleur lancinante dans une partie du crâne, qui dure parfois plusieurs jours, avec envie de se frapper la tête contre un mur, j'estime que ça me donne le droit de couiner un minimum. 

Et pour terminer cette introduction, je rappelle que je ne suis ni médecin, ni psychologue. Je partage une expérience tout au plus...

douleur et souffrance, deux concepts différents


Douleur et souffrance dans le Bouddhisme

Le gros déclic dans ma relation avec ma propre douleur, c'est le Bouddhisme qui me l'a apporté.

Je ne suis pas un expert du Bouddhisme. Ne me confondez pas avec Matthieu Ricard. Je ne suis qu'un humble picoreur de lectures, podcasts et pratiques. Mais je teste beaucoup et souvent. Je suis expérimentateur. Et lorsque quelque-chose me réussit, je garde.

Voici l'enseignement qui m'a beaucoup aidé :

  • Douleur : physiologique, dans mon corps. 
  • Souffrance : mentale, émotionnelle, dans ma tête. Tous les films que je vais me jouer par dessus ma douleur et qui vont, au final, me rendre encore plus misérable.

Pause... commencez-vous à ressentir la puissance de cette distinction ?


Les différents scénarios douleur-souffrance

Voici les différents films que je peux me jouer au sujet de ma douleur, et qui vont créer une réelle souffrance.

C'est pô juste : vous la reconnaissez celle-là ? Et voilà, encore une migraine. Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Le voisin n'a pas de migraines, que je sache. Ni le garagiste d'ailleurs. Mais moi, faut que je sois né avec cette peste.

Le "c'est pô juste" me met dans une position de dépendance et d'impuissance. Je ne maîtrise rien, la grande puissance qui décide (ou le hasard, selon les personnes) m'a collé ça dessus. Je suis manipulé comme une marionnette.

Un autre nom pour cette souffrance est "pauvre petit moi".

C'est ma faute, bien fait : celle-là, je l'aime beaucoup aussi. Le petit rosé hier soir, il était bien frais et fruité ? Et la crème glacée avec la tarte, elle était à ton goût ? Alors vient pas pleurer ce matin avec ta migraine, pauvre andouille ! Tu l'as cherchée, tu l'as trouvée. Maintenant, tu la fermes et tu assumes.

Sortez-moi le fouet avec les perles au bout des lanières. Au moins, je n'aurai pas mal qu'à la tête. Il faut payer pour cet épicurisme, n'est-ce pas ?

Un autre nom pour cette souffrance est "auto-flagellation".

Ça me retarde dans mes projets : classique chez moi. Ah bah non ! Ça tombe super mal parce que j'avais le projet X que je voulais terminer à la date Y ! Non là, ça va pas du tout !

Je pousse contre ce mur de douleur, je lutte, je résiste et je m'épuise.


Tronc commun : résistance et non-acceptation

On récapitule. La douleur, elle est là, on va pas se mentir. La souffrance, elle est émotionnelle et provoquée par tous ces scénarios que je me crée dans mon mental.

Quel est le tronc commun à tous ces films ? La non-acceptation de la douleur, la résistance contre ce qui est là. Je renie ma réalité, je me bats contre elle.

Futile...

Dans la suite de cet article, je vous expliquerai comment j'ai changé ma position face à ma douleur.

PS : Le premier qui me dit "prend un ibuprofène 400 mg"... oui ok, noté, mais c'est pas le but de l'article hein !