Ralentir, comme l'hélichryse

Ralentir, sait-on encore faire ?

L’observation de la nature et des plantes m’a permis de comprendre des choses importantes au sujet de ma propre vie.

Ralentir comme l'hélichryse


Ralentir comme mécanisme de protection

Au moment où je vous écris (fin août 2023), dans le Vaucluse, il fait plus de 40°C l'après-midi.

Au ras du sol, dans la garrigue, pousse une petite plante aromatique au goût de curry que l'on appelle hélichryse (Helichrysum stoechas). Ce n'est pas l'italienne tellement prisée en aromathérapie, celle qui affiche un prix urticant pour le porte-monnaie. Elle, c'est une provençale pure souche. Elle est abondante, se distille bien, mais n'a pas la même cote de popularité que sa cousine corse.

Ce matin, je me promenais "à la fraiche" (enfin, tout est relatif). Tout autour de moi, il y avait des helichryses complètement desséchées sur pied. Elles ne sont pas mortes, oh non, détrompez-vous. Elles attendent patiemment le retour de la fraicheur et de quelques gouttes de pluie.

La vie sait se mettre au ralenti, temporairement.  

Et nous, pauvres humains, on fonce, on fonce. Tête baissée. On n’accepte plus les rythmes naturels. On n’entend plus un corps qui crie au secours. 

Notre notion du temps a été complètement polluée par les sociétés industrielles. Faut produire plus, plus vite, plus fort.


La vision des peuples premiers

La vision des peuples premiers, c’est qu’avant moi, y avait la vie. Après moi, y aura la vie. La ligne de temps, ce n'est pas juste moi. Je ne suis pas au centre de l’univers.

La ligne, ce sont mes ancêtres, puis moi, puis tous ceux qui viendront après moi. Vous et moi, nous sommes poussière, mais avec un rôle important à jouter. Poussière, à sa place. 


Faire la vivace, pas l'annuelle

Si on se recrée une relation saine avec le temps, on apprendra à faire notre hélichryse. Ralentir et s’écouter pendant les périodes difficiles. Ceci pour mieux repartir par la suite, plus motivés.

Si on agit comme une plante annuelle, c’est la course à la fructification. Ensuite, c’est terminé, y a plus personne. Faut plutôt qu’on fasse notre vivace. Rien ne presse.

Le monde ne va pas s’écrouler si on ralentit un peu en cette fin d'été. Sinon gare au burnout.