Guérir du burnout : routine du matin

Je ne suis ni psychiatre, ni psychologue. Mais en ce qui concerne les grandes fatigues de la vie, vous me donnerez quelques "points de participation" siouplait. Car je me suis cramé plusieurs fois au travers du travail. Bien comme il faut.

La question de comment guérir du burnout (*) a donc occupé mes pensées ces dernières années. Et idéalement, comment éviter que cela se reproduise.

J'aimerais, dans cet article, vous présenter une manière de voir les choses qui me parle tout particulièrement. Je terminerai par une petite routine matinale qui fait souvent toute la différence.

Lien entre état mental et guérir du burnout

 

Une histoire de recettes et de dépenses

Commençons par le commencement. Pour ne pas se sentir cramé, il faut avoir de l'énergie en réserve. Et pour ce faire, il faut générer plus d'énergie que ce qu'on en dépense. Jusque-là, vous me suivez. C'est comme les finances personnelles.

Si je génère 1 200 € ce mois-ci et que je commande le dernier iPhone avec toutes les options (1 500 € hein, juste pour info), c'est mon compte à la Banque Postale qui se tape un burnout. Et du coup, j'ai un coup de fil de mon gentil conseiller, et on ne parle pas que de la météo du jour.

C'est la même chose avec notre énergie journalière. En gros, si je brûle moins que ce que je génère, tout va bien. Si je brûle plus, c'est un état d'épuisement qui s'amorce. Et si je suis déjà en état d'épuisement, impossible de me guérir du burnout dans ce modèle de déficit constant.


Aparté pour les geeks de la santé : oui, je sais, le burnout, c'est largement plus qu'une histoire de calories générées et dépensées. Il y a aussi l'activité surrénalienne et thyroïdienne, la gestion et l'équilibre des neurotransmetteurs, etc. Je vais donc mettre tout ceci de côté et prendre une direction simpliste. Mais restez avec moi, je pense qu'il y a quelque chose de fondamental à comprendre dans ce que je vais présenter.


 

Dissipation d'énergie et charge mentale

Prêt pour un petit exercice ? Préparez la liste de tâches à faire pour votre journée de travail.

Ensuite, essayez de faire l'expérience suivante (warning : c'est pas simple). Passez à l'action sans vous préoccuper d'hier, de demain, du fait que vous êtes en retard, que la vie n'est pas juste envers vous en ce moment, de la grosse prise de tête avec votre belle-mère au téléphone hier, etc.

En gros, je vous demande l'effort titanesque de faire vos tâches dans le moment présent, sans la charge émotionnelle qui pourrait l'accompagner. Oui, je sais, on est très "pleine conscience" dans cet exercice. 

Il est fort possible qu'il vous faille plusieurs essais pour arriver à vous placer dans la "bonne zone". De plus, certains jours, en fonction de votre niveau d'émotivité, il est possible que le test ne soit simplement pas réalisable.

Mais il est bon de le faire afin de constater la dissipation massive d'énergie qui part dans le mental, ou pour être plus précis, qui est déclenchée par un mental agité (et qui se traduit probablement par une cascade de neurotransmetteurs, relâche de certaines hormones, etc).

En d'autres termes, si l'on prend 2 jours qui se suivent, l'un peut se dérouler d'une manière fluide, aisée, avec un sentiment de bonne fatigue le soir. L'autre peut se dérouler d'une manière effrénée, avec un sentiment d'obstacles, de blocage, d'incapacité, avec un sentiment d'épuisement et quasi-déprime le soir.

Et pourtant, on a accompli la même quantité de tâches. On a déplacé la même quantité d'énergie dans le physique. La grosse différence, c'est ce qu'il s'est passé dans le mental.

 

Ne pas confondre action et agitation

C'est là que l'on voit la différence très significative entre :

➜ L'ACTION pure et simple. Exemple : je remplis ma déclaration d'impôts (un exemple qui nous parle à tous, ô rage, ô désespoir).

➜ L'AGITATION qui accompagne l'action - je me prends une tête pas possible car je vois que l'an dernier, j'avais mieux géré mes finances. Cette année, non seulement j'ai moins d'argent à la banque, mais en plus, je n'ai rien mis de côté pour payer les impôts, je suis vraiment un gros looser, etc... On fait sortir le petit animal sauvage qui vit tout là-haut dans le mental. Il s'empresse de prendre sa place dans la petite roue qui va nulle part et de courir comme si sa vie en dépendait. Au passage, il nous crame une énergie pas possible.

 

Guérir du burnout : routine du matin

La conservation de l'énergie vitale est primordiale pour guérir du burnout, c'est une évidence. Nous avons tous un "capital" en début de chaque journée. Le but, en particulier en période de fatigue, est de ne pas la gaspiller en agitations non-indispensables.

L'état d'esprit en début de journée est, il me semble, déterminant. J'aimerais insister sur ce point. Car quelques minutes bien investies peuvent orchestrer la texture des heures qui suivent.

Chacun trouvera la routine qui lui convient. En ce qui me concerne, c'est très souvent faire un peu de méditation, passer en revue mes objectifs de vie (pour garder en tête l'essentiel et ne pas m'attarder sur les détails), d'écrire quelques lignes dans mon journal.

Certains préféreront démarrer avec une activité sportive (douce si burnout, cela va de soi - une petite marche par exemple).

Le tout est de faire votre routine avant d'aborder le tourbillon de la journée. Lorsque ceci est mis en place, alors la partie est quasiment gagnée. L'agitation sera minimale. Cela sera une journée "force tranquille".

En revanche, il y aura les jours dans lesquels l'agitation prend le dessus sur l'action. On se rue sur les emails bien trop vite. On attaque la liste des tâches sans s'ancrer correctement, et là, le capital vitalité prend une baffe.

Le tout est de minimiser ces journées-là et de maximiser les autres... Guérir du burnout devient, à ce moment-là, une possibilité (au plus on vieillit, au plus il faut du temps, je parle d'expérience).

 

(*) Définition du burnout donnée par la Haute Autorité de Santé : épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel.