Accepter la mort pour mieux vivre

Le sujet de la mort est tabou dans nos sociétés occidentales. Surtout ne pas mentionner le mot ! Rien que d'en parler, on pourrait l'attraper. Surtout ne pas penser au fait qu'un jour, nous devrons franchir le pas.

Accepter la mort est un parcours qu'il est nécessaire de faire à un moment ou à un autre. Repousser cette réflexion le plus tard possible est une erreur. En effet, le poids de la mort non acceptée crée une anxiété constante dans notre vie, que nous en soyons conscient ou pas.

Dans cet article, j'aimerais vous inviter à faire cette réflexion. Peut-être que vous êtes prêt à la faire, peut-être pas. Vous pouvez mettre cet article en marque-page et y revenir plus tard. Mais ne repoussez pas trop non plus. Prendre conscience de votre mortalité va, au fil du temps, vous enlever un grand poids que vous traînez depuis des années.

Notez que dans cet article, je n'aborderai pas l'acceptation de la mort de nos proches. Il y a des points communs, mais des différences aussi. Ceci fera l’objet d'un autre article. Ici, nous nous concentrons sur notre propre mort.

Accepter la mort : tunnel végétal

 


Ma grande peur de la mort

Plus jeune, avant que je commence à m'intéresser au développement personnel, j'avais eu une frousse assez indescriptible de la mort.

Tout d'abord, j'avais peur de perdre les êtres qui me sont chers. Normal, on passe tous par là. Mais au plus profond de moi, j'avais aussi une grande angoisse au sujet de ma propre mort.

Ce genre de pensées arrivait en général le soir, lorsque j'étais au lit, et que je commençais à gamberger sur différentes choses. Ce qui me traumatisait surtout, c'était l'idée du néant.

En effet, grand amoureux de l'approche scientifique pendant ma jeunesse puis ingénieur de formation et de métier, je ne croyais que ce qui pouvait être démontré par une équation ou une mesure dans un laboratoire. Pendant de nombreuses années, j'ai même été fier de dire "après, il n'y a rien, juste les asticots qui nous mangent".

Et puis, au fil du temps, ma conception a évolué et ceci pour deux raisons :

❶ Au travers de ma propre expérience et de celle d'autres personnes qui m'ont inspiré, je me suis dit qu'après tout, il n'y avait peut-être pas de néant après la mort. Je vais développer ce point plus bas.

❷ Je ne pouvais plus vivre avec l'idée même du néant et de la disparition de l'être. J'ai donc consciemment décidé de m'ouvrir sur des alternatives, de choisir de modifier ma vision des choses, pour mon propre bien-être. Là encore, je vais développer plus bas.

 


Accepter une "après mort"

Je vais supposer ici que vous avez une vision similaire à celle que j'avais lorsque j'étais plus jeune. Si vous avez déjà une vie spirituelle, nul besoin de lire ceci (et en fait nul besoin de lire cet article).

Et si vous vous attendez à ce que j'entame une grande envolée mystique en vous parlant d'autres dimensions, etc. vous allez être déçu. Je ne vais même pas vous parler de mes propres croyances. En effet, tout ceci doit être un voyage personnel.

Le but n'est pas de se forcer à adhérer à une religion quelconque non plus. Le but est de s'ouvrir à la possibilité que la mort ne soit pas une fin mais une transition vers un autre état.

Avez-vous réalisé le fait suivant : la science affirme que la mort est une fin à tout ce qui est en lien avec l'être. Mais ceci ne peut absolument pas être démontré. En effet, on ne peut qu'observer et mesurer ce que l'on comprend. Et ici, désolé, mais on rentre dans un domaine assez incompréhensible. Donc pourquoi ne pas laisser la porte ouverte à une alternative ?

Une fois que vous aurez ouvert cette porte, vous serez en mesure d'explorer différentes manières de voir la mort en fonction des différentes religions et cultures du monde. Là encore, pas besoin de croire d'une manière aveugle, juste de parcourir les différentes manières de voir les choses au travers des pays et des siècles.

Vous découvrirez vite que l'homme, depuis la nuit des temps, a toujours eu instinctivement la conviction qu'il y avait tout un monde au-delà de ce que nos yeux peuvent voir. Quel que soit le pays. Quelle que soit la culture. N'est-ce pas intéressant ?

 


Accepter la mort est un choix

J'ai eu plusieurs années de doutes. Des années pendant lesquelles j'oscillais entre le "vieux moi" (le néant, les asticots) et le "nouveau moi" (la continuation de l'être sous une forme ou une autre).

Je recherchais donc des preuves, soit pour me mettre une bonne baffe définitive et m'ancrer dans "le néant", soit pour démontrer qu'une suite existe. Déception bien sûr car ni l'un ni l'autre ne peuvent être démontrés.

Au bout d'un temps, j'ai dit stop. Je ne voulais plus gérer cet état de cul entre deux chaises. J'ai donc tout simplement décidé de croire en une suite.

Pourquoi faire ce choix ? Car il me rend heureux.

Certes, au plus j'avance, au plus j'en ai aussi la conviction. Mais la conviction est venue après. Il a fallu que je fasse ce choix d'abord pour m'ouvrir les yeux et pouvoir enfin voir et comprendre la subtilité, la beauté, la magie qui s'opère tous les jours devant nous.

Le choix, certes un peu forcé, s'est donc transformé en une conviction. Aujourd'hui, rien n'est forcé. Je sais, tout simplement. Mais il a fallu faire un voyage pour en arriver là.

 


Accepter la mort est un voyage personnel

Loin de moi l'idée de vous imposer quoi que ce soit au sujet de l'existence d'une continuation après mort. C'est à vous de faire cette réflexion, ce cheminement.

En revanche, j'aimerais vous laisser méditer sur les points suivants :

①  Vous ne trouverez aucune preuve que la mort signifie le néant, ni que la mort signifie la continuation. Si vous avez une partie hyper-méga-objective en vous (je parle en connaissance de cause), il va falloir que cette partie se relaxe un peu.

② Dans le doute, préférez-vous une vision très anxiogène de la mort, ou une vision qui vous donne espoir, qui ouvre des possibilités et qui vous donnera envie d'entamer vos vieux jours ?

③ Une fois ce choix fait, si vous avez choisi de garder l'esprit ouvert, vous pourrez explorer cette vision plus en détail au travers de lectures et de discussions. Par exemple, j'ai personnellement beaucoup apprécié les écrits d'Elisabeth Kübler-Ross. Je vous parlerai probablement de ses livres prochainement.

 

J'aimerais clarifier le point suivant : accepter une continuation après la mort ne signifie pas rejoindre une secte, se faire laver le cerveau, ou sacrifier des écureuils pour éviter la fin du monde prévue le 22 septembre 2029 d'après le calendrier maya (on ne vous avait pas dit ?)

Vous ne trouverez pas plus terre à terre que moi. Capricorne ascendant taureau - je ne suis pas un expert en astrologie, mais on m'a dit qu'avec ça, je suis sacrément ancré au sol. C'est le cas.

 


Et si tout ceci n'était que foutaises ?

Parfois, on m'a posé la question suivante : et si, après tout, le néant nous attendait ? Et si toutes ces histoires de persistance d'une partie de notre être n'étaient que foutaises ?

Ce n'est pas ma conviction aujourd'hui. Mais jouons le jeu. Sous prétexte que je me voile la face, certains "réalistes" (c'est comme cela qu'ils se décrivent) préfèrent choisir le pire scénario - le néant - afin de ne pas être déçu (d'ailleurs, voir mon article sur les faux espoirs, c'est en lien).

Eh bien je préfère choisir la vision qui me donne de l'espoir, qui me donne l'envie d'avancer, sans craindre quoi que ce soit. Je préfère penser que le voyage va peut-être se poursuivre d'une manière ou d'une autre. Car l'alternative me déprime et ne fait pas ressortir le meilleur de moi-même.

Connaissez-vous un meilleur choix ?