Comment affronter ses peurs ? Méthode en 6 étapes
Comment affronter ses peurs, telle est la question qui me taraude depuis bien des années.
Je ne sais pas vous. Mais moi, personnellement, j'en ai marre de passer autant de temps à vivre dans mes peurs. C'est épuisant, surtout que ces scénarios catastrophes que notre cerveau projette sur son grand écran blanc ne verront jamais la lumière du jour.
Je vous avais expliqué une vue certes un peu radicale ici. C'est radical car cela implique de faire face avec la peur ultime, celle de la mort. Cela requiert aussi une certaine vue spirituelle.
Je vais donc vous proposer ici quelque chose de plus atteignable même si vous n'avez pas forcément de croyances spirituelles. En d'autres termes, la méthode est plus abordable et plus terre à terre. Elle comporte 7 étapes de réflexion.
Et pour illustrer mes propos, je vais utiliser une étude de cas totalement fictive : imaginez que j'ai envie de quitter mon travail afin de devenir humoriste. J'ai un bon sens de l'humour, j'ai toujours fait rire famille et amis, j'ai parfois fait des petits spectacles improvisés pour les copains. Mais en faire un métier ? Ça me fiche une peur bleue.
1. Quel est le pire scénario possible ?
Dès que vous allez poser cette question à votre cerveau, celui-ci se fera un plaisir de vous recracher une bonne dizaine de scénarios catastrophes dignes des plus grandes productions Hollywoodiennes.
- Il est possible que je sois un mauvais humoriste. Du style qui ne fait pas rire.
- Vraiment ? T'as pas mieux ?
- Il est possible que je me ridiculise et que je crame mon image avec les gens dans la salle, qui en parleront à leurs amis.
- OK, mieux. Mais encore ?
- Il est possible que tous les patrons de bars et night-clubs de la région soient venus voir mon spectacle et ne veuillent jamais me donner une autre chance. Fin de mon rêve.
On pourrait aller bien plus loin, mais vu le point de départ, j'estime que c'est déjà pas mal.
Comment affronter ses peurs ? En commençant par le pire des scénarios et le mettant bien là, en vue, en pleine lumière, sur la table. Sinon, le coquin se cache tout en imposant, dans les coulisses, son emprise sur votre esprit. Là il ne peut plus se cacher.
2. Et alors ?
Et si je perds mon job, et si je me ridiculise devant mon audience. Est-ce la fin du monde ? La fin de moi ?
Bon, déjà je suis toujours en vie. Je peux changer de ville et aller trouver du travail ailleurs. Je peux me réinventer comme humoriste peut-être à l'écrit, ou je peux apprendre à dessiner pour faire des bandes-dessinées comiques.
Ce pire des cas n'est donc pas forcément la fin de mon rêve.
Vous voyez, ce poser cette question : et alors ? Elle parait anodine comme ça, mais elle vous met une baffe et vous fait faire un 180° de la direction peur vers la direction courage.
Comment affronter ses peurs ? En se demandant, dans une deuxième étape, si l'on peut survivre le scénario catastrophe. Et la réponse est en général : oui !
3. Quelle est la probabilité que cela arrive ?
Allez, franchement, vous pensez vraiment que vous allez vous ridiculiser devant votre audience ? Vous avez toujours fait marrer vos amis, et là, pour une raison inconnue, vous allez vous prendre râteau sur râteau ?
Et puis l'histoire de tous les patrons de bars et night-clubs qui se retrouvent à votre spectacle... vraiment ? Dans quel film ?
Tel est le rôle du cerveau : vous servir sur un plateau un enchainement du pire avec comme excuse votre propre protection. Car tel est le rôle de la peur, vous protéger et vous empêcher de prendre trop de risques. Jusqu'au point de paralysie !
4. Comment affronter ses peurs ? Faire de la prévention
L'étape suivante consiste à voir ce que vous pouvez faire en prévention, pour que jamais ce scénario catastrophe ne se déroule.
- Vous pouvez réduire la taille de vos premiers spectacles à un cercle réduit d'amis d'amis. Vous n'arriverez certainement pas à amortir le coût de la location de salle, mais vous minimisez aussi le risque d'un flop.
- Vous pouvez répéter le spectacle jusqu'à ce que vous le connaissiez par cœur, sur le bout des doigts. Pas d'hésitations, pas de blancs, pas de place pour l'improvisation. Plus tard, lorsque vous êtes un peu plus connus, vous pouvez relaxer ces règles.
Préparez-vous, c'est le meilleur moyen de transformer votre peur en action.
5. Que se passera-t-il si je ne fais rien ?
Ma question préférée ! On ne se pose jamais assez cette question. On obsède sur les risques et les coûts associés à passer à l'action. Mais jamais on ne fait cette réflexion pour la face cachée de cette situation : si on ne fait rien.
L'immobilisme a un coût. L'immobilisme comporte des risques.
Le plus gros des risques, vous le savez, c'est de ne jamais tenter de réaliser vos rêves. De ne jamais suivre le chemin du cœur. De laisser la tête vous dicter ce qui est sûr, prévisible, linéaire, sans bosses, et pleinement ennuyeux.
Le coût de ne rien faire est énorme. C'est le coût d'une vie passée à toujours laisser ses passions dans la poche arrière du pantalon. Un jour, peut-être, on les ressortira. Mais pas maintenant. Pas le temps. Pas assez d'argent. Oh mais plus tard, là, c'est pas pareil.
Foutaises. Vous savez très bien que vous vous mentez à vous-même. Oui je sais, c'est dur à entendre. Mais il n'y aura jamais de meilleur moment.
Alors allez-y, placez une feuille blanche devant vous, et faites une liste de ce qu'il se passera si vous continuer à ne rien faire. Que se passera-t-il avec ce patron qui abuse de vous ? Que se passera-t-il avec cette relation amoureuse toxique ? Que se passera-t-il avec ces passions qui étouffent sous le poids des responsabilités ?
6. Comment affronter ses peurs ? Envisager le meilleur
On finit avec la cerise sur le gâteau.
Et si c'était le meilleur qui arrivait ? Ah oui mais ça, votre cerveau ne va pas vous le servir sur un plateau. Il n'est pas programmé pour ça. C'est un chien de garde qui ne voit pas les choses sous l'angle le plus flatteur.
Et pourtant, regardez toutes ces belles histoires de personnes qui se sont lancées et qui ont construit de belles choses. Elles existent, tout autour de vous. Franchement, pourquoi pas vous ?
Alors allez y, finissez cette série en posant noir sur blanc le meilleur scénario possible, tout en gardant une petite marge de réalisme bien sûr.
- Et si vous faisiez rire cette petite audience d'amis d'amis ?
- Et s'il sen parlaient à d'autres personnes qui viendront remplir une salle plus grande ?
- Et s'il y avait une personne bien connectée dans un de ces spectacles qui puisse vous ouvrir des portes ?
- Et si vous postiez quelques vidéos sur internet et que les gens adorent ?
Et pourquoi pas ?
Maintenant, comparez ceci au coût de ne rien faire (étape précédente). Qu'en pensez-vous ? N'est-ce pas une meilleure manière d'envisager de nouveaux projets, de nouvelles initiatives ?
Ne sommes-nous pas tous épuisés par cette noirceur et négativité des médias ?
Choisir la lumière est un choix. Et ce n'est même pas un choix de rêveur, un choix de naïveté et d'irréalisme. Il suffit de s'intéresser à ceux qui ont pu réaliser leurs projets. Vous pensez sincèrement que ce sont des super-héros ?
Comment affronter ses peurs ? En les exposant en pleine lumière, une lumière chaude et solaire qui va les faire se ratatiner en quelque chose de tout à fait gérable.
Et si vous avez 7 minutes, regardez cette vidéo de Léticia Gayet. Quelqu'un qui s'est posé pas mal de questions... Avec des mots qui secouent pas mal.