Coup de déprime sans raison : faut-il l'accepter ?
Il y a une situation qui m'a tourmenté pendant des années : le coup de déprime sans raison. Celui qui arrive lorsqu'on s'y attend le moins. Celui qui n'a aucune raison d'être.
Cela m'arrive toujours j'ai bien peur. Mais j'ai complètement changé mon attitude face à ces épisodes. Plutôt que de me torturer l'esprit, j'ai décidé d'accepter la situation.
En d'autres termes, j'attends que ça passe, tout simplement.
Et ça finit par passer.
Si cela vous arrive parfois, je pense que mes réflexions sur ce sujet pourront vous aider. Notez que je ne vais pas vous parler ici de dépression profonde ou clinique, simplement du coup de blues épisodique.
Pas le droit de déprimer
Vous connaissez cette petite voix dans votre tête qui vous agace parfois ? OK, en disant "parfois", je suis peut-être gentil. Je devrais dire souvent.
On a même plusieurs voix qui nous parlent si on y fait bien attention. Plusieurs personnes. Le froussard, l'aventurier, le fainéant, le moralisateur, etc. On pourrait leur donner un nom, juste pour s'amuser un peu.
Mon moralisateur, je vais l'appeler Julien, premièrement parce que j'en ai envie, deuxièmement car j'ai connu un Julien qui avait l'art de vous faire la morale sans vraiment en avoir les compétences.
Bref. Le père Julien a souvent amplifié ma déprime passagère en me disant la chose suivante :
Comment oses-tu, toi le privilégié, toi qui es né dans un pays stable, toi qui n'a pas connu la guerre, la faim, la soif, la maladie.
Comment oses-tu te laisser sombrer dans ce manque d'envie, ce manque de motivation alors que rien ne le justifie ?
Ben désolé Juju, mais le coup de déprime sans raison, il arrive parfois que ça te plaise ou non.
➜ 1er point : Arrêtez de vous juger. La morale ne servira à rien. Vous vivez un épisode de déprime passagère, malgré votre position privilégiée et la misère dans le monde, point.
Non une "bonne guerre", comme disait votre grand-père, n'y changera rien.
Faites taire le Julien qui sommeille en vous.
(si chez vous c'est une Marie-Cécile ou un Robert, même point, hein, soyons clairs 🙂 )
Le coup de déprime sans raison n'a rien de rationnel
En d'autres termes, histoire de jouer un peu avec les mots, on pourrait parler d'un "coup de déprime sans raison que la raison ne saurait expliquer".
Ne cherchez pas une cause dans votre enfance, dans votre relation de couple ou dans l'ambiance au travail depuis que le nouveau responsable des ventes est arrivé.
Oui, certes, il peut y avoir des facteurs qui expliquent votre cafard cette fois-ci. Peut-être bien que le nouveau responsable des ventes vous prend vraiment la tête. Mais dans l'ensemble, vous verrez que souvent, rien ne semble expliquer la situation.
➜ 2e point : Arrêtez de chercher une logique qui pourrait expliquer pourquoi vous avez un coup de cafard. La plupart du temps, il n'y en a pas.
Accepter, c'est débloquer la situation
L'acceptation est toujours le premier pas vers la résolution de toute situation. C'est aussi une libération car on se donne le droit de vivre ce qu'on est en train de vivre, de ressentir ce qu'on est en train de ressentir.
Cela ne veut pas dire qu'on ne va pas essayer de se sortir de la situation ou de trouver des solutions. Juste que l'on s'aime comme on est, à l'instant présent.
Vous avez des pensées négatives qui arrivent de nulle part ? OK, laissez-les arriver, observez-les sans les rejeter ni les juger. Vous verrez qu'au bout d'un moment, elles partiront comme elles sont venues.
Et si elles ne partent pas aujourd'hui, elles partiront demain. Vous avez eu des épisodes similaires dans le passé et vous vous en êtes toujours sorti non ? Il en sera de même pour cet épisode-là.
➜ 3e point : Acceptez le coup de blues. Il est là aujourd'hui, il partira bientôt. Ce n'est ni le premier ni le dernier. Libérez-vous, donnez-vous le droit.
Repoussez les grandes décisions
Lorsque ces périodes m'arrivent, je m'assure de ne pas travailler sur un projet important. Si je dois résoudre une situation délicate, ça attendra. Ce n'est pas le moment de prendre une grande décision non plus.
Si vous hésitez entre accepter la promotion et vous lancer en freelance, eh bien hésitez encore un peu ! Si vous vous demandez si vous devez vendre la maison pour partir 6 mois en caravane pour découvrir votre pays, ou plutôt rester où vous êtes et faire construire la piscine, appuyez sur le bouton pause.
Ce coup de déprime sans raison est toujours un bon moment pour faire certaines tâches administratives, ennuyeuses, répétitives. Les corvées de comptabilité. Le nettoyage du garage que vous repoussez depuis plus de 2 ans. Ranger les papiers, etc.
➜ 4e point : Pas de grande décision, pas de réponse aux grandes questions. Dépoussiérez et balayez. La rénovation et la reconstruction (au sens figuré) attendront.
C'est un bon moment pour lire quelques bons livres, se concentrer sur sa respiration, mettre en place une routine de méditation.
N'oubliez pas de garder en tête que cette période ne durera pas. Ce n'est ni la première ni la dernière. Alors tant qu'à faire, vivez la de la manière la plus confortable possible.
(PS : il serait même acceptable, paraît-il, de se laisser aller à regarder une série américaine, sans avoir pris sa douche, tout en mangeant une demi tablette de chocolat - le tout sans jugement aucun - si c'est possible !)