Coup de gueule : pour une procrastination positive

Wanted dead or alive : procrastination.

C'est la mode en ce moment. Procrastination par-ci, procrastination par-là. Elle est intolérable, c'est l'ennemi numéro 1 de tout bon entrepreneur qui se respecte.

Je prends le mot "entrepreneur" au sens large ici. Je ne parle pas de monter une start-up à Palo Alto (commence à y avoir pas mal de monde là-bas de toute manière). Si vous avez un projet de changement de mode de vie, de carrière, vous êtes un "entrepreneur de la vie".

Et si vous êtes entrepreneur, vous avez une longue liste de tâches à accomplir. Lorsque la vague de procrastination frappe, panique à bord. D'un côté, on voit les minutes passer. D'un autre, on culpabilise et on angoisse.

Existe-t-il des moments où la procrastination devient positive ?

Procastination positive

 


Procrastination comme signe de burnout

Ça, c'est ma spécialité. Je ne sais pas faire les choses d'une manière linéaire.

Je peux accomplir beaucoup pendant quelques mois, puis je vais avoir un passage à vide. On ne peut pas être productif et créatif 365 jours par an.

Pendant ma période "à vide", j'ai tendance à procrastiner. En ce moment, par exemple, j'écoute beaucoup de podcasts qui m'intéressent. Je pourrais aligner 2 bonnes heures de travail aujourd'hui, mais j'ai de la mélasse dans la tête.

Comme tout bon "entrepreneur de la vie" qui se respecte, je risque aussi de culpabiliser un bon petit coup à la fin de la journée.

C'est une erreur. J'ai appris à reconnaître ces périodes. Ce sont des petits signaux qui me disent que j'ai trop tiré sur la corde. Et je sais que je ne suis pas le seul.

Tim Ferris, célèbre entrepreneur et investisseur Américain, parle du besoin de faire des "mini-retraites". On travaille à fond pendant 6 mois, puis on prend une mini-retraite de 2 mois pour se ressourcer.

Si vous avez l'habitude de fournir un travail de haute intensité, je vous annonce donc la chose suivante : votre procrastination est là pour vous dire que vous avez besoin de lever le pied. C'est un signal, écoutez-le.

C'est ce que j'appelle la procrastination positive :-).

 


Procrastination par manque de sens

L'art de faire une liste de tâches à faire, vous connaissez ? On les prépare, on utilise des couleurs, on souligne, on met des priorités. Puis il y a des périodes pendant lesquelles on va tout simplement dégager la liste dans un tiroir.

Pas envie, pas de motivation. Parfois pas le moral. J'ai connu ces périodes dans une carrière précédente. J'ai parfois travaillé sur des projets qui avaient du sens pour moi. Et on m'a parfois collé des petits projets insignifiants. C'est la nature du travail en entreprise.

Quand la procrastination commence à faire son nid et à s'installer sur le long terme dans votre vie, prenez ceci comme un signe que votre travail manque de sens.

Vos valeurs ont peut-être changé. Aujourd'hui, vous voulez peut-être vous investir dans des causes qui en valent la peine. Et le job alimentaire (dans lequel vous passez vos journées à travailler pour une plateforme de logistique pour les grandes surfaces) vous excite autant qu'un vieil épisode de l'inspecteur Derrick.

 


Pourquoi je parle de procrastination positive ?

Jusque-là, on s'est un peu trop focalisé sur le fait que la procrastination devait être exterminée. Et si c'était un signe de déséquilibre plus profond ?

Certes, parfois, on peut tout simplement procrastiner car on a pris de mauvaises habitudes. J'en parle dans cet article afin de vous donner quelques astuces qui peuvent parfois débloquer la situation.

Mais dans d'autres circonstances, la procrastination est un signe d'épuisement mental. Il n'y a plus de jus, plus de créativité. Veuillez nous excuser pour cette interruption momentanée du son et de l'image.

Et dans cette situation-là, rien ne sert de se botter les fesses ou de culpabiliser. Il faut plutôt changer de perspective, de point de vue. Vous voyez le problème d'une manière trop micro. Il faut passer au macro, prendre de l'élévation.

En ce qui me concerne, je retourne de ce pas à mon podcast. J'ai besoin de faire une pause, et j'ai bien l'intention de la prendre. C'est mon amie la procrastination que me l'a fait comprendre.