Procrastination : comment s'en sortir ?

Dans un article précédent, je vous ai expliqué comment, de mon point de vue, la procrastination pouvait être positive... Dans le sens où elle peut devenir un signal d'alarme d'un manque de sens dans votre vie.

En ce qui me concerne, la procrastination est souvent la manifestation d'un mental épuisé qui a besoin d'un repos forcé.

Mais parfois, tout va bien, le projet sur lequel nous travaillons est intéressant, et pourtant nous n'arrivons pas à trouver l'énergie nécessaire pour passer à l'action.

Et franchement, l'internet est devenu l'enfer du procrastinateur. Il y a un univers de distraction à un clic de distance.

Dans cet article, je vais vous donner quelques astuces et essayer de répondre à la question qui préoccupe ceux qui essaient de faire décoller leurs projets : procrastination, comment s'en sortir ?

Procrastination comment s'en sortir

(Pourquoi cette photo ? Car l'internet est devenu la voie royale pour le procrastinateur qui fuit ses responsabilités)

 


Une liste de tâches trop générique

Vous n'allez pas y couper, à un moment ou à un autre, il va falloir faire l'inventaire de tout ce que vous avez à faire.

Je vous ai déjà expliqué dans cet article (qui fait partie de ma série Les 7 Habitudes de Stephen Covey) que l'on pouvait faire des listes de tâches intelligentes, organisées par rôle et par importance.

Mais sans aller dans ce type d'organisation, prenons une simple liste sans organisation sophistiquée et écrite sur le dos d'une serviette en papier KFC (vraiment ? pouvez pas faire mieux ?)

Le problème principal du procrastinateur est qu'il (ou elle) écriera cette liste d'une manière très vague et trop générique. Ce qui va en fait favoriser la procrastination.

Prenons un exemple. Imaginons que je décide d'apprendre à jouer de la guitare. Le procrastinateur écriera sur sa liste "Apprendre à jouer de la guitare". Erreur.

Six mois plus tard, il saura aussi bien jouer de la guitare que ma tante Lise, que j'embrasse au passage. (Ma tante Lise fait une excellente tarte aux pommes mais ne sera jamais embauchée par les Foo Fighters).

 


(1) Quelle est la prochaine étape ?

Pour pallier à ce problème, pour toutes les tâches de votre liste, posez-vous la question : quelle est la prochaine étape ?

Soyez aussi spécifique que possible.

Par exemple, si je décide d'apprendre à jouer de la guitare avec une méthode écrite :

  • Aller chez "Guitar Jungle" lundi matin et acheter une méthode recommandée par le vendeur du magasin.

Idéalement, l'exercice se poursuit avec 2 ou 3 autres tâches :

  • Acheter une guitare d'occasion sur Le Bon Coin avant la fin de la semaine prochaine
  • Pratiquer tous les mardis soir de 18h à 20h pendant 3 mois
  • Au bout de 3 mois, faire le point et envisager de prendre quelques cours avec un instructeur si je n'arrive pas à jouer les accords de Let It Be.

Votre but est de transformer une grosse tâche générique en une liste de petites étapes très spécifiques qui vous feront passer à l'action.

Bonus supplémentaire : comme vous le constaterez à la fin de cet exercice, vous vous sentirez nettement plus léger car un vrai plan d'action a été posé sur papier. Plus besoin de réfléchir, il n'y a qu'a passer à l'action.

 


(2) Donner la priorité à une tâche et une seule

Le point précédent vous a forcé à travailler en profondeur, c'est-à-dire prendre chacune de vos tâches et creuser afin de mettre à jour les 3 ou 4 étapes suivantes.

Nous allons maintenant nous concentrer sur la "largeur" de votre liste de tâches. Au plus elle est large, au plus vous avez de tâches ou projets à faire.

Eh bien vous allez vous forcer à choisir 1 seul projet, et dans ce projet vous allez choisir 1 seule tâche. Cette tâche va occuper le plus clair de votre temps pour les heures, jours ou semaines à venir.

Cette tâche doit être la plus importante, la plus stratégique par rapport à vos objectifs. Et idéalement la tâche qui vous excite le plus. J'ai longuement parlé de tout ceci dans cet article ici.

C'est ce que Gary Keller explique dans son livre "The One Thing" (disponible en français). Ceci doit être fait pour chacun de vos rôles. Je vous conseille de lire ce livre si vous avez des problèmes de productivité.

Par exemple, pour mon rôle "professionnel", j'ai en ce moment de multiples choses à faire. En revanche, j'ai identifié la tâche qui me semble la plus stratégique et je travaille dessus (outre l'écriture de cet article - oui je triche un peu, je ne devrais pas travailler sur ce blog en ce moment).

Bien sûr, s'il y a des tâches urgentes à faire, il faudra s'en occuper afin de pouvoir passer le plus rapidement possible à ce qui est important.

 


(3) Annoncer vos objectifs

J'ai utilisé cette astuce de très nombreuses fois. On pourrait aussi l’appeler "s'allumer un feu sous les fesses". Mise en garde : cela crée un certain stress 🙂

En gros, vous allez prendre un objectif sur lequel vous êtes bloqué, et vous allez l'annoncer à votre entourage. C'est ce qu'on appelle créer une pression sociale.

Par exemple, pour notre exemple précédent, vous allez annoncer à votre famille que pour la réunion familiale de juillet, vous allez leur jouer un morceau de votre choix (ça fait un peu peur, non ?)

En ce qui me concerne, j'ai parfois annoncé un gros projet professionnel à mes lecteurs avec des dates un peu serrées afin de créer une certaine pression (pour ne pas dire une pression certaine). L'arrivée d'une nouvelle formation en ligne par exemple. Je n'annonce jamais une date exacte, mais un mois particulier.

J'ai parfois dû écrire un email expliquant que je n'arriverai pas à me tenir au lancement annoncé précédemment. Mais la pression est telle que je lance en général peu de temps après.

De nombreux exemples existent sur internet et les réseaux sociaux, avec des petits défis entre amis au sujet de la perte de poids par exemple. Paris amicaux, etc.

Peu importe, le tout est d'utiliser la pression sociale à bon escient pour faire avancer vos projets.

 


Résumons... Procrastination : comment s'en sortir ?

Voici ce que nous avons dit dans cet article.

Premièrement, vous allez vous asseoir et faire une liste de tout ce que vous avez à faire pour vos différents projets.

Deuxièmement, vous allez creuser en profondeur pour chaque tâche et faire une liste des 3 ou 4 prochaines étapes en étant aussi spécifique que possible.

Troisièmement, vous allez réduire la "largeur" de votre liste en choisissant 1 seul projet et 1 seule tâche pour votre rôle "professionnel", idem pour votre rôle "familial", idem pour votre rôle "social" (si vous vous impliquez dans des associations), etc. Ça fait un peu peur, mais ça fait aussi sérieusement bouger les choses.

Quatrièmement, vous allez annoncer vos projets à votre famille, vos amis, vos lecteurs ou autre, afin d'utiliser judicieusement la pression sociale pour vous sortir de votre procrastination.

Et si vous faites ces 4 choses, déjà, vous êtes sur la bonne voie !

 

 

PS : si vous vous demandez si vous êtes vraiment un procrastinateur ou pas, vous avez un petit test à faire ici. Mais franchement, si vous en êtes un, vous le savez probablement 🙂