L'art d'accepter quand on s'ennuie
J'ai récemment vu la question suivante postée sur un forum : que faire quand on s'ennuie ?
Vraiment ? Vous rigolez où quoi ?
J'ai toutes les séries possibles et imaginables en un clic. J'ai une bibliothèque de musique infinie sur mon smartphone. Envie d'un nouveau livre ? Pas de problème, je le télécharge dans la seconde.
J'écris cet article car la semaine dernière, j'ai couru à droite et à gauche comme un poulet sans tête. Là, aujourd'hui, jour férié, je me suis enfin posé.
Mais tout au fond de moi, il y a un petit quelque chose qui grattouille et qui chatouille. Tout seul sur mon sofa, j'ai l'impression d'être un peu en train de m'ennuyer, de gâcher mon temps.
Discutons de tout cela, si vous le voulez bien.
L'ennui fait peur
Si vous avez mon âge (vieux d'après mes enfants), vous avez connu un temps où l'on pouvait encore s'ennuyer. Non, ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous faire le coup du "s'était mieux avant".
Et lorsqu'on s'ennuyait, je peux vous dire qu'il fallait se creuser la tête. On finissait par lancer des pierres sur une vieille boîte de conserve, rendre chèvre le chien des voisins, ou tout simplement s'asseoir sur un tronc d'arbre pour ne faire absolument rien.
Mais aujourd'hui, l'ennuie fait peur et on l'écrase sous une tonne de micro-plaisirs délivrés immédiatement format numérique ! Surtout ne pas passer plus de 10 secondes sans s'occuper l'esprit.
Comme il est dur de résister à toutes ces tentations...
L'internet nous a ouvert un monde d'information infini, d'éducation abordable et gratuite à la portée de nos tablettes.
Mais le prix à payer est que nous ne nous donnons plus jamais le temps de nous poser. Nous sommes emportés par une brochette d'activités qui s’enchaînent les unes après les autres sans jamais nous donner le temps.
Mais le temps de quoi exactement ?
Méditer quand on s'ennuie
Une fois que l'on commence à méditer d'une manière simple, en se concentrant sur sa respiration, toute période d'ennui devient une opportunité de pratiquer.
Comparé à certains, je suis un méditateur débutant. Mais le jour où j'ai pris conscience que je pouvais méditer debout, assis, couché, statique ou en mouvement, j'ai compris que je ne m’ennuierai plus jamais où que je sois.
Chaque moment d'inaction peut devenir une opportunité de s'ancrer dans le moment présent et de s'observer. De se positionner dans l’œil du cyclone et de regarder d'un œil curieux le tourbillon de la vie qui emporte tout ce qui bouge.
Au contraire, aujourd'hui, je me réjouis de tout moment de vide d'activité afin que je me recentre. Quand j'y pense. Quand je ne me laisse pas entraîner par une activité qui requiert un QI de drosophile. Eh oui, la perfection, ça sera pour plus tard.
Sur mon sofa...
En attendant, aujourd'hui, sur mon sofa, j'ai fait une petite sieste puis j'ai médité. Avec mon chat qui se faisait les griffes sur mes cuisses et mon fils qui hurlait des instructions à son copain. Avec un fond de mal de tête et de grosses poches sous les yeux.
Je n'ai rien fait cet après-midi. Mais j'ai fait beaucoup.
J'ai investi dans demain, en faisant travailler un muscle invisible qui me donnera plus de résilience face à une vie qui semble bouger toujours plus vite.
L'ennui n'existe pas. Tout espace vide est rempli d'opportunités de ne rien faire. Et ne rien faire d'une manière active.
Ne rien faire d'une manière active ? N'y a-t-il pas une contradiction dans cette phrase ?
Pas vraiment. Et si tout ceci n'a aucun sens, je reviendrai sur le sujet de la méditation très bientôt.