Peur des gens : l'effet amplificateur des médias

J'ai donné une conférence le week-end dernier à Lyon. Et pendant que j'étais en train de préparer mon ordinateur pour ma présentation, j'ai entendu deux personnes qui discutaient pas très loin.

L'une disait qu'elle avait peur des gens. Peur de sortir. Car le monde n'est pas un endroit sûr.

L'autre personne expliquait que c'était une peur tout à fait irrationnelle car nos sociétés sont, au contraire, devenues beaucoup plus sûres qu'il y a quelques siècles. Elle se demandait ce qui pouvait bien créer ce phénomène.

J'étais en train de me demander comment je répondrais à cette personne si on m'avait fait la même remarque. Et j'ai vu des dessins apparaître dans mon esprit.

J'ai donc voulu retranscrire ce qui m'est passé par la tête. Et le faire sous forme de dessins afin d'expliquer pourquoi aujourd'hui, la peur des gens est toujours pilotée par un cerveau reptilien qui se laisse un peu trop influencer par les médias.

Juste pour être clair, je suis nul en dessin. Je vais donc m'en tenir à des "bonhommes bâtons" :-).


La sûreté dans nos démocraties

Ma discussion va volontairement inclure une période de temps relativement longue. En d'autres termes, j'aimerais comparer l'ère "ancienne" (disons Moyenâgeuse) à l'ère actuelle.

Pourquoi choisir cette période si longue ? Justement car il faut savoir prendre du recul et se rendre compte des progrès que nous avons faits en termes de sécurité.

J'ai vu les discussions au sujet des tendances de ces 10 dernières années. On s'écharpe pour démontrer que l'insécurité a augmenté de x% dans les grandes villes. Que l'état ne fait pas son travail. Qu'on risque de se retrouver à poil en voulant aller acheter son pain.

Pour moi, c'est une vision bien trop myope. Il fut un temps où aller au village du coin impliquait un risque significatif de se faire détrousser. Mais plus aujourd'hui.

En revanche, bien que la probabilité de se retrouver en face d'un grand patibulaire avec une massue au détour d'un virage ait diminué d'une manière drastique, il suffit d'un seul petit incident pour que toute la "planète média" en parle.

Pourquoi cette peur des gens complètement irrationnelle ? Voici ma réponse.


Peur des gens : explications en dessin

Comme je vous le disais, côté compétences en dessin, c'est risible. Mais ne nous arrêtons pas à ces futilités :-).

Prenons la machine à remonter le temps pour se retrouver en l'an 1125 dans notre bon Comté de Provence. La vie est dure. On meurt à cause de l'insalubrité dans les villes. Les épidémies n'épargnent personne.

Les brigands rôdent avec beaucoup de liberté et attendent la première opportunité pour dérober une bourse remplie de belles pièces.

Me voici donc, entouré de différents dangers, risques et menaces sur ma vie. D'ailleurs, très souvent, on ne vit pas bien vieux.

Peur des gens, en dessin

Ceci étant dit, revenons maintenant au 21e siècle et regardons ce qu'il se passe autour de nous.

Les dangers et menaces ont diminué d'une manière très significative. La durée de vie a augmenté d'une manière inversement proportionnelle au risque (oui, je sais, on repart vers une diminution, mais concentrons-nous sur une période longue si vous le voulez bien).

Peur des gens, en dessin

Alors comment expliquer le sentiment anxiogène au sujet du monde actuel ? Pourquoi ce sentiment d'être tout autant entouré de menaces qu'en l'an 1125, et même plus ?

Car il y a le phénomène suivant en jeu.

Peur des gens, en dessin

Les dangers et menaces sont plus épars, mais l'homme moderne a inventé de petites antennes pour être constamment connecté à ces menaces.

Ces antennes portent plusieurs noms : télévision, radio, Facebook, Twitter, les nouvelles en continu sur internet, etc.

C'est comme si j'étais constamment assis devant un écran géant de cinéma qui projette non-stop des images de violence. Ce ne sont que des images.

Et pourtant, mon cerveau reptilien les interprète comme si elles étaient vraies.

Ces petites antennes créent donc un faux effet de proximité. Des interférences dans le cerveau reptilien si vous voulez.

Peur des gens, en dessin

Du coup, notez le fait que je ne suis plus content du tout.

Alors que faire ? J'ai une solution simple pour vous.

Peur des gens, en dessin

Je recommande vivement un régime anti-médias pendant une période indéterminée. Vérifier les nouvelles à la radio une fois par semaine est tout à fait possible.

Au-delà, si vous avez tendance à avoir peur des gens, vous prenez le risque de repartir dans une petite crise d'anxiété qui aurait pu rester bien gentiment emprisonnée dans la radio (ou le smarphone, ou la tablette).

(et si vous êtes accro aux réseaux sociaux, lisez ceci)