Réparer ses erreurs : méthode de l'autobiographie
L'art d'être imparfait et de réparer ses erreurs... Par où commencer, tellement de choses à dire.
On peut bosser sur soi pendant des années. Faire de l'introspection. Écrire dans son journal. Méditer. Et puis un jour, on va merder royalement. On va même foutre en l'air des mois, des années d'efforts en piétinant misérablement une relation avec un être qui nous est cher. Et ça va nous rendre malade.
Bienvenue à la vie. Ça sent le vécu ?
Si j'écris ceci aujourd'hui, c'est que j'ai encore un épisode tout frais, là, logé dans mes tripes.
Ça vous arrivera à vous aussi, évidemment. Et ça vous fera mal. Sinon vous avez atterri sur le mauvais blog :-).
Vous n'avez pas été vous-même ? Vous n'avez pas été à la hauteur du défi ? Vous avez perdu pied, pété un câble ?
OK, respirez. Calmez-vous. Acceptez pleinement ce moment difficile et le challenge qui s'offre à vous. Oui, c'est un challenge, un cadeau que la vie vous offre. Vous pouvez encore agir. Il n'est jamais trop tard.
Réparer ses erreurs en écrivant son propre livre
Je n'ai pas les outils de Marty McFly pour revenir en arrière et tout refaire. Et pourtant, je le ferais tellement volontiers. Mais je peux réparer une partie des dégâts que j'ai causés.
Voici ma méthode. Une fois que je me suis calmé un minimum et que j'ai retrouvé ma capacité à réfléchir clairement, j'utilise une technique que j'ai découverte lors d'une lecture. Il me semble qu'elle était exposée par William B. Irvine dans ses livres sur le Stoïcisme, mais je n'en suis pas 100% sûr.
Cette technique s'appelle "vivre son autobiographie".
Imaginez que vous êtes en train d'écrire votre autobiographie. Ou encore mieux, que vous avez embauché une personne qui va faire ce job pour vous. Constamment à vos côtés, à vous observer. Et bien sûr, cette personne était présente pendant l'incident. On ne peut rien lui cacher à cette petite peste.
De toute manière, les instructions que vous lui avez données sont simples : documenter exactement ce qu'elle a observé. Ne rien embellir, surtout pas. Du journalisme en quelque sorte.
Une fois ce scénario bien établi dans ma tête, je me pose 2 questions essentielles :
- Lorsque je lirai mon autobiographie, serai-je satisfait du résultat ?
- Lorsque mes proches liront mon autobiographie, que penseront-ils de moi ?
Le premier point crée une pression personnelle. Elle stimule mon envie d'être meilleur, simplement parce que c'est la bonne chose à faire dans une vie.
Le deuxième point crée une pression sociale. Elle stimule mon envie d'être accepté par mon groupe, moi pauvre animal grégaire que je suis.
Et c'est bien, il faut de la pression. C'est elle qui peut faire sauter les blocages et fluidifier la situation.
Les réponses à ces questions sont évidentes. Si je n'agis pas, je risque de basculer dans la catégorie des gens que l'on voudra bien vite oublier. Alors on met sa fierté dans la poche arrière du pantalon, la queue entre les jambes, et on va réparer ses erreurs.
De la repentance et de l'humilité
J'ai donc passé ma journée à écrire un nouvel épisode de mon autobiographie. J'ai posé mon ordinateur, ma caméra, mon sac à dos et mes autres outils de travail. Et je suis retourné voir cette personne qui m'est si chère.
Je me suis excusé avec toute la sincérité que j'avais dans mes entrailles. J'ai fait la promesse de tout mettre en œuvre pour que ce genre de situation ne se déroule plus devant ses yeux.
Ne jamais dire jamais ? Peut-être. Je suis loin d'être parfait ou infaillible. Mais je ne veux pas vivre une vie qui n'est pas examinée avec soin, disséquée, épurée, rafistolée. Je me prends un mur, je me relève, je secoue la poussière et je repars.
Je suppose que ces petits drames de la vie quotidienne rendent notre autobiographie moins ennuyeuse, plus épicée. En rétrospective, on en rira probablement. Mais sur le coup, on n'en ressort jamais indemne. Il y a toujours de petites cicatrices.
Mais ce sont aussi de belles leçons de vie, et elles arrivent en général pendant la période où on se croyait le plus fort du monde. Mais ce n'est pas parce qu'on est tombé du piédestal sur lequel on s'était confortablement posé qu'on ne doit pas faire tout notre possible pour réparer nos erreurs.
Allez, je vous invite. Venez avec moi pour qu'ensemble, humblement, on réécrive sans relâche notre autobiographie. Pour qu'elle soit belle à lire. Pas parfaite. Belle et émouvante dans toutes ses imperfections.