Savoir dire non : oh putain que oui !

Je n'aime pas utiliser ce genre d'expression d'une manière gratuite (bon, d'un autre côté, je suis provençal, donc c'est un peu dans mes gènes).

Je ne le fais pas pour choquer. Je le fais car il y a un point très important à faire passer, et il faut une exclamation forte. Savoir dire non, c'est surtout savoir dire oh putain que oui !

Par où commencer...

En fait, on commence ici : il y a toujours ces gens bien intentionnés qui sont prêts à distribuer des conseils comme des M&M's. Vous en connaissez, non ? Sinon vous me dites, je vous en prête 2 ou 3 pour le week-end.

Cela fait des années que ces gens-là vous répètent "il faut savoir dire non, tu fais trop de choses !"  Ils ont raison. Mais c'est sacrément dur ! Jusqu'à ce que l'on ait la révélation suivante. Du moins c'est ce qu'il s'est passé pour moi.

Savoir dire non : putain que oui !

 


La peur de l'opportunité manquée

Je ne m'étais jamais rendu compte du fait que j'ai souvent dit oui par peur de rater une opportunité. Cela m'a frappé quand je l'ai entendu de Tim Ferris qui parle du fameux FOMO - "Fear Of Missing Out" - donc la peur de passer à côté des choses.

Nous sommes nombreux à agir dans cet état. Nous n'avons pas une envie folle de faire ce qu'on nous propose, mais on se dit "on ne sait jamais, si je dis non, je vais peut-être [insérer une peur ici]"

Liste de peurs potentielles qui ont traversé la tête de votre humble serviteur à un moment ou à un autre :

  • Ne pas plaire au patron qui m'a demandé si j'avais 1/2 journée à lui consacrer ;
  • Ne pas trouver l'amour de ma vie si je ne participe pas à ce week-end à Palavas-les-Flots fin juillet (ça c'est quand j'étais jeune) ;
  • Ne pas croiser une personne bien connectée qui pourrait m'ouvrir des portes si je ne vais pas à l'apéro dînatoire de l'association des experts-comptables (non là j'invente, plutôt me forcer à regarder d'un trait une saison de l'Inspecteur Derrick) ;
  • Etc.

C'est bien ça, la peur de rater une opportunité, de rater le bon moment, de ne pas rencontrer la personne clé, d'être mis sur la touche. Le problème, c'est que cela nous pousse à dire oui pour des choses qui, au final, sont complètement insignifiantes pour nos projets.

 


Uniquement 2 choix : Non, ou Putain que oui !

Ce sont les deux choix que vous devez vous donner. Rien d'autre. Il n'y a pas de "ah oui effectivement ça pourrait évoluer en quelque chose de bien" ou "hmmm, ça pourrait me plaire au fil du temps", etc.

Rien de tout ça.

Non, ou Putain que oui !

Notez l'exclamation. Si je n'arrive pas à sentir la vibration du "oh que oui ! je fonce sans hésitation !" alors je dois me forcer à dire non.

Dire oui à toutes ces choses qui, à première vue, semblent intéressantes va vous enterrer vivant. Vous allez vous éparpiller dans bien trop de choses et vous n'aurez pas le temps, la volonté et la motivation à consacrer à votre mission.

 


Exception : accepter pour affiner votre mission

Notez que ceci fonctionne uniquement si vous avez déjà établi votre mission, votre passion, votre contribution. En d'autres termes, il faut avoir décollé sur une voie pour pouvoir se permettre de dire non. Car on sait déjà où on va.

Je vais vous donner mon exemple. J'ai fait un gros virage professionnel (de la téléphonie mobile aux plantes médicinales) début 2010. Il m'a fallu plusieurs années pendant lesquelles j'ai accepté beaucoup de choses. J'ai accepté car je n'avais en fait pas d'idées sur la direction exacte pour mes projets.

Tout m'intéressait. Je voulais explorer, expérimenter. J'ai donc dit oui à tout ce qui se présentait dans le secteur qui m'intéressait (les plantes médicinales) : j'ai cueilli, cultivé, transformé, vendu, été praticien, écrit des livres, écrits des articles pour des magazines, développé mon blog, et parfois pas dormi beaucoup 🙂

Mais il fallait passer par cette étape. Mais attention...

 


Soyez attentif à la transition

En 2017, je suis passé très près du burn-out. Se taper un burn-out en réalisant ses passions, vraiment ? Yes sir, je confirme.

Et là, j'ai compris que je savais exactement ce que je voulais faire depuis 2015. J'avais déjà fait la transition dans ma tête, de l'indécision à la certitude. Mais deux ans plus tard, je continuais à dire oui à tout ce qui se présentait ! Par habitude. Et parce que je sais être un bon petit soldat.

Et donc pendant plusieurs mois, j'ai arrêté de nombreuses activités. J'ai passé en revue tout ce que je faisais. Et si je n'arrivais pas à me dire "putain que oui, ça, je continue !" alors le projet est passé à la trappe. Cela n'a pas été facile. Il a fallu dire non à ceux qui avaient placé des attentes sur moi. Pour certains projets, il a fallu faire des périodes de transition.

Et puis la peur, la peur de fermer une porte, la peur que cette activité que j'allais arrêter devienne quelque chose d'énorme pour moi. Jamais bon d'agir dans la peur.

Mais au final, savoir dire non a été quelque chose de tellement libérateur.

En parallèle, je me suis fait aider pour certaines activités chronophages. J'ai donc libéré du temps en disant non, libéré du temps en me faisant aider, et j'ai pu pleinement me consacrer sur ce qui me fait vibrer.

 


Conclusion : savoir dire non

Il est acceptable de dire oui :

  • Car on est obligé (ce n'est pas un choix).
  • Car on est en mode exploration. C'est un choix, une décision.

Il n'est pas acceptable de dire oui :

  • Pour faire plaisir, car on est un bon petit soldat, au détriment de votre projet du cœur.
  • Par peur de manquer une opportunité.

C'est soit putain que oui ! Soit non.

Ça fait peur hein ? Et puis on va défier l'autorité. On ne va pas plaire à tout le monde.

Mais l'alternative, c'est le burn-out.