La voie du succès : ce dont personne ne parle

Avant de parler de la voie du succès, il faudrait d'abord parler de ce qu'est le succès.

Grande question. Cela dépend de vos valeurs, votre éducation, ce qui vous excite dans la vie. Souvent, la définition du succès nous est donnée par les autres. Imposée, je devrais dire. Les réseaux sociaux, les magazines, les pubs sur YouTube, la téléréalité. Sont tous beaux, sont tous riches.

Donc déjà, grosse réflexion à faire sur ce qui pourrait bien devenir LE projet qui vous excite. J'ai parlé de différentes techniques à différents endroits de ce site (ici par exemple, ou encore ici). Du moins c'est un début de réflexion qui dure en général un bon bout de temps.

Mais ce dont j'aimerais parler ici, c'est la voie qui y mène. Car souvent, on regarde quelqu'un qui "a réussi" (dans notre définition) et on voit seulement la ligne d'arrivée. On ne voit absolument pas ce que cette personne a traversé. Il faut en parler ! Car cela évite le découragement prématuré.

Mes amis me disent souvent "la chance que t'as aujourd'hui de pouvoir vivre de tes passions". Oui, d'accord, mais tu veux qu'on revive, ensemble, mes 10 dernières années ? Non ? Ah ben pourquoi ?

La voie du succès est longue et tortueuse

Le cas à part de ceux qui sont déjà arrivés

Certains sont nés avec déjà tout. Ils récupèrent d'office l'empire de maman ou la multinationale de papa. À 18 ans, ils commencent à tout cramer comme si demain n'existait pas. À 25 ans, ils sont en cure de désintox. À 30 ans, ça fait plusieurs années qu'ils suivent une psychothérapie. Merci Prozac et Jack Daniel's. 

Eux, ils sont déjà arrivés avant d'avoir démarré. Mais arrivés où ?

Nous, de l'extérieur, on voit "succès" placardé sur voiture, maison et la grosse Patek Philippe au poignet. Tous les signes extérieurs de richesse et de grande vie. Mais à l'intérieur, ces gens sont complètement en vrac. Une caricature certes, mais on n'est pas très loin de la réalité non plus.

Et pour les autres ?

La voie du succès est longue et tortueuse

Ouais, désolé, mais on en arrive maintenant à vous et moi. Les gens normaux quoi.

On s'est fixé un "projet de vie". Je vous ai déjà expliqué mes vues sur le fait qu'il doit être le "projet du cœur" (discussion intéressante ici). 

Les voiles sont sorties, le gouvernail calé sur la bonne direction. Ça prendra combien de temps m'sieur ?

Des années. C'est long. Et la voie du succès est, paradoxalement, remplie d'échecs. Mais ce sont de bons échecs en rétrospective. Ce sont des échecs qui vous permettent d'ajuster le gouvernail car votre idée de départ n'était pas exacte. Elle était théorique. Maintenant, vous confrontez vos idées à la pratique.

Il faut développer une culture de l'échec comme étant formateur. Je ne parle pas de l'échec de celle ou celui qui ne s'investit pas assez. Je parle de celle ou celui qui donne tout, qui se lance à fond, avec passion.

Les échecs arriveront, régulièrement. Il faut qu'ils soient petits et encaissables. Il faut avoir quelques ressources au cas où. J'ai toujours eu plusieurs casseroles sur le feu, plusieurs projets qui démarrent. Certains m'ont coûté en termes de temps et d'argent et ils ont fini... au paradis des projets (un bel endroit, mais pas pour tout de suite).

En revanche, ils ont aussi agi comme enseignants. Ils m'ont apporté beaucoup d'information. Du coup, ce n'était pas vraiment un échec, j'avais juste "acheté" de l'information. Ils ont aussi élagué mon paysage pour que je me concentre sur la pincée de projets qui reste.

Ce qu'on ne voit pas de l'extérieur

Il m'a fallu quasiment 10 ans pour que mon projet devienne enfin viable. 10 ans de doutes, d'essais infructueux, de sommes d'argent investies ici et là, d'un nombre incalculable d'heures de travail.

Mais ceci, vous ne le voyez pas.

Vous voyez peut-être quelqu'un qui, aujourd'hui, est tranquillement assis en train de siroter une infusion de romarin des garrigues avec une rondelle de citron, en train d'écrire cet article. Ensuite, il ira faire une randonnée en cette journée printanière. Quelqu'un qui travaille d'où il veut, quand il le veut. Sexy, non ? Ça vous fait envie ?

Eh oui, mais voilà. Vous n'êtes pas moi. Vous ne voyez qu'une partie infime de mon univers. Vous ne connaissez pas mon histoire. Vous n'étiez pas là lorsque j'ai eu mes envies de tout foutre en l'air, mes explosions de colère et de frustration, mes séances d'autocritique cinglante en me disant des choses que je ne dirai jamais à quelqu'un d'autre.

Cette histoire, non seulement je l'accepte, mais je la respecte. Je la remercie. C'est cette histoire qui me permet de me dire qu'aujourd'hui, j'ai la maturité et la résilience pour démarrer de nouveaux projets, si j'en ai envie.

Alors ne vous fiez pas à ce que vous voyez. Ne soyez pas trop envieux de ceux qui semblent déjà arrivés, alors que vous n'êtes pas encore parti.

Car le succès, le vrai, il n'est pas au point d'arrivée. Il est sur le chemin. Cliché hein ? Mais tellement vrai. C'est ça qui fait de nous qui nous sommes. Il faudra, vous aussi, que vous preniez la voie du succès, qui sera longue et tortueuse. Parsemée de râteaux.

Elle sera la meilleure enseignante que vous ayez jamais eue...